Martin Heidegger et l'ontologie
作者:Levinas
文章來源:思問
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I
(Le temps)
La notion de sujet, - l'opposition du sujet a l'objet et son rapport avec lui, la specificite de ce rapport, irreductible aux relations comme ressemblance, egalite, action, passion, causalite - caracterise la philosophie moderne. Pensant jusqu'au bout la notion du sujet, la philosophie transcendantale, a travers ses variations, affirme que la condition de l'etre n'est pas un etre a son tour. Le fondement de l'objet par le sujet n'equivaut pas au fondement de la consequence par la principe. Il n'est pas non plus un evenement temporel et qui dure ; et cependant le rapport entre le sujet et l'objet s'accomplit dans l'actualite du cogito et, par la, s'insere dans la trame du temps. L'idealisme a cherche a epurer le sujet de cette derniere contamination par le temps, de ce dernier melange d'etre au sein de l'evenement appele a fonder l'etre. Entreprise qui impose un escamotage ou une deduction du temps. Pour les neo-kantiens, comme pour Leibniz, le temps devient une perception obscure, etrangere a la nature que le sujet se donne, mais ou il ne se reconnait pas ; pour Hegel, c'est quelque chose ou l'esprit se jette pour se realiser, mais dont il est originellement distinct.[1]
La destruction du temps par les idealistes permet ainsi de souligner le caractere sui generis du sujet, le fait paradoxal qu'il est quelque chose qui n'est pas. Le sujet n'est pas distingue de la chose par telle ou telle autre propriete - par le fait d'etre spirituel, actif, non etendu et de s'opposer au materiel, inerte et etendu. La difference concerne l'existence, la maniere meme d'etre la, si toutefois on peut encore parler ici d'existence. Le sujet se trouve derriere l'etre, en dehors de l'etre. Et c'est pour cela qu'il ne peut pas y avoir d'ontologie du sujet idealiste. Il ne suffit pas, pour depasser l'idealisme et l'attitude gnoseologique qui est la sienne, d'affirmer purement et simplement que le sujet, a son tour, est un etre d'une dignite superieure. dans l'indifference a l'egard du temps que manifeste le rapport "sujet-objet", il y a comme une negation du caractere ontologique de la connaissance.
[...]
Sans rechercher dans cette introduction les motifs internes - determines par les donnees personnelles et historiques de la philosophie heideggerienne - qui amenent Heidegger a philosopher de la maniere qui est la sienne - nous pensons qu'on peut la situer d'une facon assez caracteristique par rapport aux deux possibilites de comprendre le sujet, la gnoseologique et l'ontologique. heidegger poursuit en quelque maniere l'oeuvre de Platon en cherchant le fondement ontologique de la verite et de la subjectivite, mais en tenant precisement compte de tout ce que la philosophie, depuis Descartes, nous a appris sur la place exceptionnelle de la subjectivite dans l'economie de l'etre.
[...]
Son effort est diametralement oppose a celui de la philosophie dialectique qui, loin de chercher le fondement ontologique de la connaissance, se preoccupe des fondements logiques de l'etre. hegel se demande : "Comment l'esprit tombe-t-il dans le temps ?" Mais Heidegger lui replique : " L'esprit ne tombe pas dans le temps, mais l'existence effective, en decheance, est projetee hors du temps originel et authentique". (Sein und Zeit p436)
II
(L'Etre)
La remise en question de la notion d'etre et de son rapport avec le temps que nous avons indique plus haut, est le probleme fondamental de la philosophie heideggerienne - le probleme ontologique. La maniere dont l'homme se trouve amene au centre de la recherche, est entierement commandee par la preoccupation fondamentale qui consiste a repondre a la question "qu'est-ce qu'etre". Le privilege du probleme concernant l'homme ne repond donc pas a un souci d'inspiration critique, cherchant a etablir prealablement la validite de l'instrument qu'est la connaissance. C'est pourquoi, apres avoir montre par des reflexions, dont nous allons suivre la marche, la place essentielle de l'homme dans la recherche philosophique, Heidegger rappelle d'une maniere qui, d'abord, surprend la conscience moderne, non par la riche eclosion des etudes de la conscience qui date de Descartes, mais la phrase d'Aristote qui affirme la place privilegiee de l'ame dans la totalite de l'etre : l'ame est, en un sens, les etres memes. (Aristote, De Anima).
Partons donc du probleme fondamental de la signification de l'etre. Precisons en les termes.
Heidegger distingue initialement entre ce qui est, "l'etant" (das Seiende) et "l'etre de l'etant" (das Sein des Seienden). Ce qui est, l'etant - recouvre tous les objets, toutes les personnes dans un certain sens, Dieu lui-meme. L'etre de l'etant - c'est le fait que tous ces objets et toutes ces personnes sont [apparaissent dans le temps] Il ne s'identifie avec aucun de ces etants, ni meme avec l'idee de l'etant en general. Dans un certain sens, il n'est pas ; s'il etait, il serait etant a son tour, alors qu'il est en quelque maniere l'evenement meme d'etre de tous les "etants". Dans la philosophie traditionnelle s'accomplissait toujours insensiblement un glissement de l' "etre de l'etant" vers l' "etant". L'etre de l'etant - l'etre en general, devenait un etre absolu ou Dieu. L'originalite de Heidegger consiste precisement a maintenir avec une nettete jamais en defaut, cette distinction. L'etre de l'etant est l' "objet" de l'ontologie. Alors que les etants representent le domaine d'investigation des sciences ontiques. [c'est la meme division que penser/pensee, acte/produit, verbe/nom]
Serrons de plus pres ces distinctions. Les attributs de l'etant font qu'il est ceci ou cela. En determinant les attributs de l'etant on dit ce qu'il est, on aboutit a son essence. Mais a cote de l'essence de l'etant on peut constater, par une perception ou une demonstration, qu'il existe. Et, en effet, c'est a cette constatation de l'existence que se reduisait, pour la philosophie classique, le probleme de l'existence qu'on posait en plus de celui de l'essence. Mais a determiner ce que cette existence constatee signifie, voila ce qui a ete considere depuis toujours comme impossible, car, etant de generalite superieure, l'existence ne saurait etre definie. La philosophie de moyen age, appelait "transcendant" cet etre de l'etant. Kant connaissait egalement la specificite de l' "etre de l'etant" par rapport a l'etant et par rapport a tout attribut de l'etant, puisque, en refutant l'argument ontologique, il fit precisement etat de l'irreductibilite de l'etre a un attribut de l'etant.
Or, Heidegger conteste precisement que le probleme de la signification de l'Etre soit impossible et voit en lui le probleme philosophique fondamental, - ontologie au sens fort du terme - auquel conduisent, a la fois, les sciences empiriques et les sciences "eidetiques" au sens husserlien (c'est-a-dire les sciences a priori qui etudient l'essence, eidos, des differents domaines du reel) et vers lequel tendait la philosophie antique en voulant dans le Sophiste comprendre l'etre et en posant avec Aristote le probleme de l'etre de l'etre. Precisement parce que l'etre n'est pas un etant, il ne faut pas le saisir "per genus et differentiam specificam". Qu'on puisse le saisir autrement, voila qui est prouve par le fait que nous en comprenons la signification a chaque moment. La comprehension de l'etre est la caracteristique et le fait fondamental de l'existence humaine. Dira-t-on que, dans ce cas, la recherche est inutile ? Mais le fait de la comprehension ne veut pas dire que cette comprehension soit explicite ni authentique. Certes, nous cherchons quelque chose que nous possedons deja d'une certaine maniere - mais expliciter cette possession ou cette comprehension, n'est pas, pour autant, un travail subalterne ni secondaire. Pour Heidegger, la comprehension de l'etre n'est pas un acte purement theorique, mais comme nous le verrons, un evenement fondamental ou toute sa destinee est engagee ; et des lors, la difference entre les modes, explicite et implicite, de comprendre, n'est pas une simple difference entre connaissance claire et obscure ; elle concerne l'etre meme de l'homme. [...]
Quoiqu'il en soit, retenons pour le moment, la caracteristique de l'homme posee au depart : etant qui comprend l'etre implicitement (d'une maniere pre-ontologique selon l'expression heideggerienne) ou explicitement (d'une maniere ontologique). Et c'est parce que l'homme comprend l'etre qu'il interesse l'ontologie. L'etude de l'homme va nous decouvrir l'horizon a l'interieur duquel le probleme de l'etre se pose, car en lui la comprehension de l'etre se fait.
Nous n'avons pas employe cette derniere formule par hasard. La comprehension de l'etre qui caracterise l'homme n'est pas simplement un acte, essentiel a toute conscience, et qu'on pourrait isoler dans le courant temporel pour saisir en lui l'etre qu'il vise tout en refusant a cet acte de viser - a la relation qu'il accomplit - toute temporalite. Une pareille conception reviendrait precisement a separer de la dimension temporelle ou se fait l'existence de l'homme le rapport sujet-objet et a voir dans la comprehension de l'etre un acte de connaissance comme un autre. Or, toute l'oeuvre de Heidegger, tend a montrer que le temps n'est pas le cadre de l'existence humaine, mais que, sous sa forme authentique, la "temporalisation" du temps est l'evenement de la comprehension de l'etre. C'est veritablement la comprehension elle-meme qui se fait. Il ne faut pas commencer par se representer la structure specifique de la comprehension de l'etre au moyen de notions qu'elle est appelee a depasser. L'analyse de la comprehension de l'etre montrera le temps a la base de la comprehension. Le temps s'y trouvera d'une maniere inattendue et dans sa forme authentique et originelle comme condition des articulations memes de cette comprehension.
Ces anticipations sur les resultats des analyses heideggeriennes, nous permettent de preciser dans quel sens la comprehension de l'etre caracterise l'homme. Non point a titre d'attribut essentiel, mais comme le mode d'etre meme de l'homme. elle determine non pas l'essence, mais l'existence de l'homme. Certes, si l'on considere l'homme comme un etant, la comprehension de l'etre fait l'essence de cet etant. Mais precisement - et c'est la le trait fondamental de la philosophie heideggerienne - l'essence de l'homme est en meme temps son existence. Ce que l'homme est, est en meme temps sa maniere d'etre, sa maniere d'etre-la, de se "temporaliser".
Cette identification de l'essence et de l'existence n'est pas un essai d'appliquer a l'homme l'argument ontologique, comme certains ont pu le croire. Elle ne signifie pas que dans l'essence de l'homme est contenue la necessite d'exister - ce qui serait faux, car l'homme n'est pas un etre necessaire. Mais inversement, pourrait-on dire, la confusion de l'essence et de l'existence signifie que dans l'existence de l'homme est incluse son essence, que toutes les determinations essentielles de l'homme ne sont rien d'autre que ses modes d'exister. Mais un tel rapport entre l'essence et l'existence n'est possible qu'au prix d'un nouveau type d'etre qui caracterise le fait de l'homme. A ce type d'etre Heidegger reserve le mot existence - que nous emploierons desormais dans ce sens - et il reserve le nom de presence pure et simple a l'etre des choses inertes. Et c'est parce que l'essence de l'homme consiste dans l'existence que Heidegger designe l'homme par le terme de Dasein (etre-la) et non pas par le terme de Daseineles (l'etant-la). La forme verbale exprime ce fait que chaque element de l'essence de l'homme est un mode d'exister, de se trouver la.
Et la forme verbale exprime encore autre chose qui est de la plus haute importance pour l'intelligence de la philosophie heideggerienne. Nous l'avons deja dit : l'homme n'interesse pas l'ontologie pour lui-meme. L'interet de l'ontologie va vers le sens de l'etre en general. Mais, l'etre en general pour etre accessible doit au prealable se devoiler. Jusqu'a Heidegger la philosophie moderne supposait a cette revelation un esprit connaissant ; elle etait son oeuvre. L'etre devoile etait plus ou moins adequat a l'etre voile. Que ce devoilement soit lui-meme un evenement de l'etre, que l'existence de l'esprit connaissant soit cet evenement ontologique condition de toute verite - tout cela etait, certes deja soupconne par Platon quand il mettait la connaissance non pas dans le sujet mais dans l'ame [..] mais que cet evenement, ce retournement de l'etre en verite s'accomplisse dans le fait de mon existence particuliere ici-bas, que mon ici-bas, mon Da soit l'evenement meme de la revelation de l'etre, que mon humanite soit la verite - constitue l'apport principal de la pensee heideggerienne. L'essence de l'homme est dans cette oeuvre de verite ; l'homme n'est donc pas un substantif, mais initialement verbe : il est dans l'economie de l'etre, le "se reveler" de l'etre, il n'est pas Daseiendes, mais Dasein.
En resume, le probleme de l'etre que Heidegger pose nous ramene a l'homme, car l'homme est un etant qui comprend l'etre. Mais, d'autre part, cette comprehension de l'etre est elle-meme l'etre ; elle n'est pas un attribut, mais le mode d'existence de l'homme. Ce n'est pas la une extension purement conventionnelle du mot etre a une faculte humaine - en l'occurrence, a la comprehension de l'etre, - mais la mise en relief de la specificite de l'homme dont les "actes" et les "proprietes" sont autant de "modes d'etre". C'est l'abandon de la notion traditionnelle de la conscience comme point de depart, avec la decision de chercher, dans l'evenement fondamental de l'etre - de l'existence du Dasein - la base de la conscience elle-meme.
Des lors l'etude de la comprehension de l'etre est ipso facto une etude du mode d'etre de l'homme. elle n'est pas seulement une preparation a l'ontologie, mais deja une ontologie. Cette etude de l'existence de l'homme, Heidegger l'appelle "Analytique du Dasein". Sous une forme, etrangere au probleme de l'etre en general, elle a deja ete amorcee et poursuivie, dans de multiples etudes philosophiques, psychologiques, litteraires et religieuses consacrees a l'existence humaine. Heidegger appelle existentielle, l'analyse de l'existence humaine qui ignore la perspective de l'ontologie. La replacer dans cette perspective - l'accomplir d'une facon explicite - est l'oeuvre d'une analytique existentiale que Heidegger entreprend dans Sein und Zeit.
Nous allons resumer ici quelques developpements de cette analytique existentiale. A partir de la structure purement formelle que nous venons d'etablir : "l'existence du Dasein consiste a comprendre l'etre" - toute la richesse de l'existence humaine se trouvera developpee, c'est-a-dire toute la structure de devoilement de l'etre. Il s'agira d'y retrouver l'homme tout entier et de montrer que cette comprehension de l'etre, c'est le temps lui-meme.
III
(L'intentionalite)
L'homme existe de telle maniere qu'il comprend l'etre. Cette formule equivaut a une autre qui, d'abord, semble en dire beaucoup plus : "L'homme existe de telle maniere qu'il y va toujours pour lui de sa propre existence". Ce seraient la deux formules differentes, si l'on considerait que la comprehension de l'etre est purement contemplative et s'ajoute, comme une illumination au mode d'existence du Dasein qui, initialement, ne se comprendrait pas. Or, ce serait precisement effectuer la separation entre existence et connaissance dont nous avons parle precedemment, separation contre laquelle Heidegger combat.
Pour faire mieux ressortir la legitimite de ce combat, il faut renvoyer a l'idee de l'intentionnalite, elaboree par Husserl, et pensee jusqu'au bout par Heidegger. On sait que Husserl voit dans l'intentionnalite l'essence meme de la conscience. La nouveaute de cette vue n'a pas simplement consiste a affirmer que toute conscience est conscience de quelque chose, mais que cette tension vers quelque chose d'autre faisait toute la nature de la conscience ; qu'il ne fallait pas se representer la conscience comme quelque chose qui est d'abord et qui se transcende ensuite, mais que de par son existence la conscience se transcendait. Si cette transcendance presentait l'allure de la connaissance tant qu'il s'agissait de vie theoretique, elle avait, dans les autres ordres de la vie, une autre forme. Le sentiment, lui aussi, vise quelque chose, quelque chose qui n'est pas un objet theoretique, mais adequat et d'accessible au sentiment seul. L' "intentionnalite" du sentiment ne signifie pas que la chaleur affective du sentiment - et tout ce qui en fait le contenu - n'est qu』un noyau auquel s'ajoute une intention dirigee sur un objet senti ; cette chaleur affective elle-meme et comme telle est ouverte sur quelque chose et sur quelque chose auquel, en vertu d'une necessite essentielle, on n'accede que par cette chaleur affective, comme on accede par la vision seule a la couleur.
Nous comprenons maintenant dans quel sens l'existence du Dasein caracterisee comme une maniere d'exister telle "qu'il y va toujours dans son existence de cette existence meme" equivaut a la comprehension de l'etre par le Dasein. En effet, l'etre qui se revele au Dasein, ne lui apparait pas sous forme de notion theorique qu'il contemple, mais dans une tension interieure, dans le souci que le Dasein prend de son existence meme. Et, inversement, cette maniere d'exister ou "il y va de l'existence", n'est pas un etat aveugle auquel la connaissance de la nature de l'existence devrait s'ajouter, mais cette existence, en prenant soin de sa propre existence - et de cette maniere seulement - s'ouvre a la comprehension de l'existence.
Nous comprenons maintenant mieux que tout a l'heure, comment l'etude de la comprehension de l'etre est une ontologie du Dasein, une etude de l'existence du Dasein dans toute sa plenitude concrete, et non pas seulement la reflexion sur un acte isole de cette existence par lequel une existence s'ecoulant dans le temps serait a meme de quitter ce plan existentiel pour comprendre l'etre. La transcendance de la comprehension est un evenement de l'existence.
IV
(Le monde)
Comprendre l'etre, c'est exister de maniere a se soucier de sa propre existence. Comprendre, c'est prendre souci. Comment preciser cette comprehension, ce souci ? Le phenomene du monde ou, plus precisement, la structure de "l'etre-dans-le-monde" presente la forme precise sous laquelle se realise cette comprehension de l'etre.
Si cette these pouvait se justifier, la "sortie de soi-meme" vers le monde serait integree dans l'existence du Dasein, car la comprehension de l'etre, nous le savons deja, est un mode de l'existence. La comprehension de l'etre sous la forme de "il y va de l'existence" - apparaitra a Heidegger au terme de ses analyses, comme la caracteristique fondamentale de la finitude du Dasein. C'est donc sur la finitude de l'existence du Dasein que sa transcendance vers le monde se trouvera fondee. Et ainsi la finitude de l'existence humaine rendra compte de la notion de sujet telle que nous l'avons depuis Descartes. Elle ne sera plus une simple determination du sujet - on ne dira plus seulement " nous sommes une pensee, mais une pensee fini" - la finitude contiendra le principe meme de la subjectivite du sujet. Parce qu'il y a une existence finie - le Dasein - que la conscience elle-meme se trouvera possible. L'analyse du Monde devient donc la piece centrale de l'Analytique du Dasein, car elle va nous permettre de rattacher la subjectivite a la finitude, la theorie de la connaissance a l'ontologie, la verite a l'etre.
作者:Levinas
文章來源:思問
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I
(Le temps)
La notion de sujet, - l'opposition du sujet a l'objet et son rapport avec lui, la specificite de ce rapport, irreductible aux relations comme ressemblance, egalite, action, passion, causalite - caracterise la philosophie moderne. Pensant jusqu'au bout la notion du sujet, la philosophie transcendantale, a travers ses variations, affirme que la condition de l'etre n'est pas un etre a son tour. Le fondement de l'objet par le sujet n'equivaut pas au fondement de la consequence par la principe. Il n'est pas non plus un evenement temporel et qui dure ; et cependant le rapport entre le sujet et l'objet s'accomplit dans l'actualite du cogito et, par la, s'insere dans la trame du temps. L'idealisme a cherche a epurer le sujet de cette derniere contamination par le temps, de ce dernier melange d'etre au sein de l'evenement appele a fonder l'etre. Entreprise qui impose un escamotage ou une deduction du temps. Pour les neo-kantiens, comme pour Leibniz, le temps devient une perception obscure, etrangere a la nature que le sujet se donne, mais ou il ne se reconnait pas ; pour Hegel, c'est quelque chose ou l'esprit se jette pour se realiser, mais dont il est originellement distinct.[1]
La destruction du temps par les idealistes permet ainsi de souligner le caractere sui generis du sujet, le fait paradoxal qu'il est quelque chose qui n'est pas. Le sujet n'est pas distingue de la chose par telle ou telle autre propriete - par le fait d'etre spirituel, actif, non etendu et de s'opposer au materiel, inerte et etendu. La difference concerne l'existence, la maniere meme d'etre la, si toutefois on peut encore parler ici d'existence. Le sujet se trouve derriere l'etre, en dehors de l'etre. Et c'est pour cela qu'il ne peut pas y avoir d'ontologie du sujet idealiste. Il ne suffit pas, pour depasser l'idealisme et l'attitude gnoseologique qui est la sienne, d'affirmer purement et simplement que le sujet, a son tour, est un etre d'une dignite superieure. dans l'indifference a l'egard du temps que manifeste le rapport "sujet-objet", il y a comme une negation du caractere ontologique de la connaissance.
[...]
Sans rechercher dans cette introduction les motifs internes - determines par les donnees personnelles et historiques de la philosophie heideggerienne - qui amenent Heidegger a philosopher de la maniere qui est la sienne - nous pensons qu'on peut la situer d'une facon assez caracteristique par rapport aux deux possibilites de comprendre le sujet, la gnoseologique et l'ontologique. heidegger poursuit en quelque maniere l'oeuvre de Platon en cherchant le fondement ontologique de la verite et de la subjectivite, mais en tenant precisement compte de tout ce que la philosophie, depuis Descartes, nous a appris sur la place exceptionnelle de la subjectivite dans l'economie de l'etre.
[...]
Son effort est diametralement oppose a celui de la philosophie dialectique qui, loin de chercher le fondement ontologique de la connaissance, se preoccupe des fondements logiques de l'etre. hegel se demande : "Comment l'esprit tombe-t-il dans le temps ?" Mais Heidegger lui replique : " L'esprit ne tombe pas dans le temps, mais l'existence effective, en decheance, est projetee hors du temps originel et authentique". (Sein und Zeit p436)
II
(L'Etre)
La remise en question de la notion d'etre et de son rapport avec le temps que nous avons indique plus haut, est le probleme fondamental de la philosophie heideggerienne - le probleme ontologique. La maniere dont l'homme se trouve amene au centre de la recherche, est entierement commandee par la preoccupation fondamentale qui consiste a repondre a la question "qu'est-ce qu'etre". Le privilege du probleme concernant l'homme ne repond donc pas a un souci d'inspiration critique, cherchant a etablir prealablement la validite de l'instrument qu'est la connaissance. C'est pourquoi, apres avoir montre par des reflexions, dont nous allons suivre la marche, la place essentielle de l'homme dans la recherche philosophique, Heidegger rappelle d'une maniere qui, d'abord, surprend la conscience moderne, non par la riche eclosion des etudes de la conscience qui date de Descartes, mais la phrase d'Aristote qui affirme la place privilegiee de l'ame dans la totalite de l'etre : l'ame est, en un sens, les etres memes. (Aristote, De Anima).
Partons donc du probleme fondamental de la signification de l'etre. Precisons en les termes.
Heidegger distingue initialement entre ce qui est, "l'etant" (das Seiende) et "l'etre de l'etant" (das Sein des Seienden). Ce qui est, l'etant - recouvre tous les objets, toutes les personnes dans un certain sens, Dieu lui-meme. L'etre de l'etant - c'est le fait que tous ces objets et toutes ces personnes sont [apparaissent dans le temps] Il ne s'identifie avec aucun de ces etants, ni meme avec l'idee de l'etant en general. Dans un certain sens, il n'est pas ; s'il etait, il serait etant a son tour, alors qu'il est en quelque maniere l'evenement meme d'etre de tous les "etants". Dans la philosophie traditionnelle s'accomplissait toujours insensiblement un glissement de l' "etre de l'etant" vers l' "etant". L'etre de l'etant - l'etre en general, devenait un etre absolu ou Dieu. L'originalite de Heidegger consiste precisement a maintenir avec une nettete jamais en defaut, cette distinction. L'etre de l'etant est l' "objet" de l'ontologie. Alors que les etants representent le domaine d'investigation des sciences ontiques. [c'est la meme division que penser/pensee, acte/produit, verbe/nom]
Serrons de plus pres ces distinctions. Les attributs de l'etant font qu'il est ceci ou cela. En determinant les attributs de l'etant on dit ce qu'il est, on aboutit a son essence. Mais a cote de l'essence de l'etant on peut constater, par une perception ou une demonstration, qu'il existe. Et, en effet, c'est a cette constatation de l'existence que se reduisait, pour la philosophie classique, le probleme de l'existence qu'on posait en plus de celui de l'essence. Mais a determiner ce que cette existence constatee signifie, voila ce qui a ete considere depuis toujours comme impossible, car, etant de generalite superieure, l'existence ne saurait etre definie. La philosophie de moyen age, appelait "transcendant" cet etre de l'etant. Kant connaissait egalement la specificite de l' "etre de l'etant" par rapport a l'etant et par rapport a tout attribut de l'etant, puisque, en refutant l'argument ontologique, il fit precisement etat de l'irreductibilite de l'etre a un attribut de l'etant.
Or, Heidegger conteste precisement que le probleme de la signification de l'Etre soit impossible et voit en lui le probleme philosophique fondamental, - ontologie au sens fort du terme - auquel conduisent, a la fois, les sciences empiriques et les sciences "eidetiques" au sens husserlien (c'est-a-dire les sciences a priori qui etudient l'essence, eidos, des differents domaines du reel) et vers lequel tendait la philosophie antique en voulant dans le Sophiste comprendre l'etre et en posant avec Aristote le probleme de l'etre de l'etre. Precisement parce que l'etre n'est pas un etant, il ne faut pas le saisir "per genus et differentiam specificam". Qu'on puisse le saisir autrement, voila qui est prouve par le fait que nous en comprenons la signification a chaque moment. La comprehension de l'etre est la caracteristique et le fait fondamental de l'existence humaine. Dira-t-on que, dans ce cas, la recherche est inutile ? Mais le fait de la comprehension ne veut pas dire que cette comprehension soit explicite ni authentique. Certes, nous cherchons quelque chose que nous possedons deja d'une certaine maniere - mais expliciter cette possession ou cette comprehension, n'est pas, pour autant, un travail subalterne ni secondaire. Pour Heidegger, la comprehension de l'etre n'est pas un acte purement theorique, mais comme nous le verrons, un evenement fondamental ou toute sa destinee est engagee ; et des lors, la difference entre les modes, explicite et implicite, de comprendre, n'est pas une simple difference entre connaissance claire et obscure ; elle concerne l'etre meme de l'homme. [...]
Quoiqu'il en soit, retenons pour le moment, la caracteristique de l'homme posee au depart : etant qui comprend l'etre implicitement (d'une maniere pre-ontologique selon l'expression heideggerienne) ou explicitement (d'une maniere ontologique). Et c'est parce que l'homme comprend l'etre qu'il interesse l'ontologie. L'etude de l'homme va nous decouvrir l'horizon a l'interieur duquel le probleme de l'etre se pose, car en lui la comprehension de l'etre se fait.
Nous n'avons pas employe cette derniere formule par hasard. La comprehension de l'etre qui caracterise l'homme n'est pas simplement un acte, essentiel a toute conscience, et qu'on pourrait isoler dans le courant temporel pour saisir en lui l'etre qu'il vise tout en refusant a cet acte de viser - a la relation qu'il accomplit - toute temporalite. Une pareille conception reviendrait precisement a separer de la dimension temporelle ou se fait l'existence de l'homme le rapport sujet-objet et a voir dans la comprehension de l'etre un acte de connaissance comme un autre. Or, toute l'oeuvre de Heidegger, tend a montrer que le temps n'est pas le cadre de l'existence humaine, mais que, sous sa forme authentique, la "temporalisation" du temps est l'evenement de la comprehension de l'etre. C'est veritablement la comprehension elle-meme qui se fait. Il ne faut pas commencer par se representer la structure specifique de la comprehension de l'etre au moyen de notions qu'elle est appelee a depasser. L'analyse de la comprehension de l'etre montrera le temps a la base de la comprehension. Le temps s'y trouvera d'une maniere inattendue et dans sa forme authentique et originelle comme condition des articulations memes de cette comprehension.
Ces anticipations sur les resultats des analyses heideggeriennes, nous permettent de preciser dans quel sens la comprehension de l'etre caracterise l'homme. Non point a titre d'attribut essentiel, mais comme le mode d'etre meme de l'homme. elle determine non pas l'essence, mais l'existence de l'homme. Certes, si l'on considere l'homme comme un etant, la comprehension de l'etre fait l'essence de cet etant. Mais precisement - et c'est la le trait fondamental de la philosophie heideggerienne - l'essence de l'homme est en meme temps son existence. Ce que l'homme est, est en meme temps sa maniere d'etre, sa maniere d'etre-la, de se "temporaliser".
Cette identification de l'essence et de l'existence n'est pas un essai d'appliquer a l'homme l'argument ontologique, comme certains ont pu le croire. Elle ne signifie pas que dans l'essence de l'homme est contenue la necessite d'exister - ce qui serait faux, car l'homme n'est pas un etre necessaire. Mais inversement, pourrait-on dire, la confusion de l'essence et de l'existence signifie que dans l'existence de l'homme est incluse son essence, que toutes les determinations essentielles de l'homme ne sont rien d'autre que ses modes d'exister. Mais un tel rapport entre l'essence et l'existence n'est possible qu'au prix d'un nouveau type d'etre qui caracterise le fait de l'homme. A ce type d'etre Heidegger reserve le mot existence - que nous emploierons desormais dans ce sens - et il reserve le nom de presence pure et simple a l'etre des choses inertes. Et c'est parce que l'essence de l'homme consiste dans l'existence que Heidegger designe l'homme par le terme de Dasein (etre-la) et non pas par le terme de Daseineles (l'etant-la). La forme verbale exprime ce fait que chaque element de l'essence de l'homme est un mode d'exister, de se trouver la.
Et la forme verbale exprime encore autre chose qui est de la plus haute importance pour l'intelligence de la philosophie heideggerienne. Nous l'avons deja dit : l'homme n'interesse pas l'ontologie pour lui-meme. L'interet de l'ontologie va vers le sens de l'etre en general. Mais, l'etre en general pour etre accessible doit au prealable se devoiler. Jusqu'a Heidegger la philosophie moderne supposait a cette revelation un esprit connaissant ; elle etait son oeuvre. L'etre devoile etait plus ou moins adequat a l'etre voile. Que ce devoilement soit lui-meme un evenement de l'etre, que l'existence de l'esprit connaissant soit cet evenement ontologique condition de toute verite - tout cela etait, certes deja soupconne par Platon quand il mettait la connaissance non pas dans le sujet mais dans l'ame [..] mais que cet evenement, ce retournement de l'etre en verite s'accomplisse dans le fait de mon existence particuliere ici-bas, que mon ici-bas, mon Da soit l'evenement meme de la revelation de l'etre, que mon humanite soit la verite - constitue l'apport principal de la pensee heideggerienne. L'essence de l'homme est dans cette oeuvre de verite ; l'homme n'est donc pas un substantif, mais initialement verbe : il est dans l'economie de l'etre, le "se reveler" de l'etre, il n'est pas Daseiendes, mais Dasein.
En resume, le probleme de l'etre que Heidegger pose nous ramene a l'homme, car l'homme est un etant qui comprend l'etre. Mais, d'autre part, cette comprehension de l'etre est elle-meme l'etre ; elle n'est pas un attribut, mais le mode d'existence de l'homme. Ce n'est pas la une extension purement conventionnelle du mot etre a une faculte humaine - en l'occurrence, a la comprehension de l'etre, - mais la mise en relief de la specificite de l'homme dont les "actes" et les "proprietes" sont autant de "modes d'etre". C'est l'abandon de la notion traditionnelle de la conscience comme point de depart, avec la decision de chercher, dans l'evenement fondamental de l'etre - de l'existence du Dasein - la base de la conscience elle-meme.
Des lors l'etude de la comprehension de l'etre est ipso facto une etude du mode d'etre de l'homme. elle n'est pas seulement une preparation a l'ontologie, mais deja une ontologie. Cette etude de l'existence de l'homme, Heidegger l'appelle "Analytique du Dasein". Sous une forme, etrangere au probleme de l'etre en general, elle a deja ete amorcee et poursuivie, dans de multiples etudes philosophiques, psychologiques, litteraires et religieuses consacrees a l'existence humaine. Heidegger appelle existentielle, l'analyse de l'existence humaine qui ignore la perspective de l'ontologie. La replacer dans cette perspective - l'accomplir d'une facon explicite - est l'oeuvre d'une analytique existentiale que Heidegger entreprend dans Sein und Zeit.
Nous allons resumer ici quelques developpements de cette analytique existentiale. A partir de la structure purement formelle que nous venons d'etablir : "l'existence du Dasein consiste a comprendre l'etre" - toute la richesse de l'existence humaine se trouvera developpee, c'est-a-dire toute la structure de devoilement de l'etre. Il s'agira d'y retrouver l'homme tout entier et de montrer que cette comprehension de l'etre, c'est le temps lui-meme.
III
(L'intentionalite)
L'homme existe de telle maniere qu'il comprend l'etre. Cette formule equivaut a une autre qui, d'abord, semble en dire beaucoup plus : "L'homme existe de telle maniere qu'il y va toujours pour lui de sa propre existence". Ce seraient la deux formules differentes, si l'on considerait que la comprehension de l'etre est purement contemplative et s'ajoute, comme une illumination au mode d'existence du Dasein qui, initialement, ne se comprendrait pas. Or, ce serait precisement effectuer la separation entre existence et connaissance dont nous avons parle precedemment, separation contre laquelle Heidegger combat.
Pour faire mieux ressortir la legitimite de ce combat, il faut renvoyer a l'idee de l'intentionnalite, elaboree par Husserl, et pensee jusqu'au bout par Heidegger. On sait que Husserl voit dans l'intentionnalite l'essence meme de la conscience. La nouveaute de cette vue n'a pas simplement consiste a affirmer que toute conscience est conscience de quelque chose, mais que cette tension vers quelque chose d'autre faisait toute la nature de la conscience ; qu'il ne fallait pas se representer la conscience comme quelque chose qui est d'abord et qui se transcende ensuite, mais que de par son existence la conscience se transcendait. Si cette transcendance presentait l'allure de la connaissance tant qu'il s'agissait de vie theoretique, elle avait, dans les autres ordres de la vie, une autre forme. Le sentiment, lui aussi, vise quelque chose, quelque chose qui n'est pas un objet theoretique, mais adequat et d'accessible au sentiment seul. L' "intentionnalite" du sentiment ne signifie pas que la chaleur affective du sentiment - et tout ce qui en fait le contenu - n'est qu』un noyau auquel s'ajoute une intention dirigee sur un objet senti ; cette chaleur affective elle-meme et comme telle est ouverte sur quelque chose et sur quelque chose auquel, en vertu d'une necessite essentielle, on n'accede que par cette chaleur affective, comme on accede par la vision seule a la couleur.
Nous comprenons maintenant dans quel sens l'existence du Dasein caracterisee comme une maniere d'exister telle "qu'il y va toujours dans son existence de cette existence meme" equivaut a la comprehension de l'etre par le Dasein. En effet, l'etre qui se revele au Dasein, ne lui apparait pas sous forme de notion theorique qu'il contemple, mais dans une tension interieure, dans le souci que le Dasein prend de son existence meme. Et, inversement, cette maniere d'exister ou "il y va de l'existence", n'est pas un etat aveugle auquel la connaissance de la nature de l'existence devrait s'ajouter, mais cette existence, en prenant soin de sa propre existence - et de cette maniere seulement - s'ouvre a la comprehension de l'existence.
Nous comprenons maintenant mieux que tout a l'heure, comment l'etude de la comprehension de l'etre est une ontologie du Dasein, une etude de l'existence du Dasein dans toute sa plenitude concrete, et non pas seulement la reflexion sur un acte isole de cette existence par lequel une existence s'ecoulant dans le temps serait a meme de quitter ce plan existentiel pour comprendre l'etre. La transcendance de la comprehension est un evenement de l'existence.
IV
(Le monde)
Comprendre l'etre, c'est exister de maniere a se soucier de sa propre existence. Comprendre, c'est prendre souci. Comment preciser cette comprehension, ce souci ? Le phenomene du monde ou, plus precisement, la structure de "l'etre-dans-le-monde" presente la forme precise sous laquelle se realise cette comprehension de l'etre.
Si cette these pouvait se justifier, la "sortie de soi-meme" vers le monde serait integree dans l'existence du Dasein, car la comprehension de l'etre, nous le savons deja, est un mode de l'existence. La comprehension de l'etre sous la forme de "il y va de l'existence" - apparaitra a Heidegger au terme de ses analyses, comme la caracteristique fondamentale de la finitude du Dasein. C'est donc sur la finitude de l'existence du Dasein que sa transcendance vers le monde se trouvera fondee. Et ainsi la finitude de l'existence humaine rendra compte de la notion de sujet telle que nous l'avons depuis Descartes. Elle ne sera plus une simple determination du sujet - on ne dira plus seulement " nous sommes une pensee, mais une pensee fini" - la finitude contiendra le principe meme de la subjectivite du sujet. Parce qu'il y a une existence finie - le Dasein - que la conscience elle-meme se trouvera possible. L'analyse du Monde devient donc la piece centrale de l'Analytique du Dasein, car elle va nous permettre de rattacher la subjectivite a la finitude, la theorie de la connaissance a l'ontologie, la verite a l'etre.
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